Né de la rencontre entre recherche en intelligence artificielle et passion pour la musique, le projet Pulgn porte une ambition claire : offrir aux musiciens et producteurs un outil d’assistance à la création sonore, éthique et accessible. Entretien avec Yannick Molle, chercheur-entrepreneur à l’UMONS.

• UMONS : Comment est né le projet Pulgn et qu’est-ce qui vous a motivé à le faire évoluer vers une application concrète ?

Yannick Molle : en tant que chercheur en intelligence artificielle et moi-même musicien/producteur de musique, je cherchais, d’une part, à lier mes passions pour l’ingénierie, la recherche et la musique, et d’autre part, à apporter des solutions d’IA éthiques pour le milieu de la musique. Des solutions qui visent à assister et aider les musiciens/producteurs de musique, plutôt qu’à les remplacer — en opposition avec des acteurs du marché tels que Suno AI ou UDIO.

Aussi, cela s’imbrique dans une vision plus générale que j’ai concernant les outils d’IA émergents : ils doivent permettre de faciliter l’accès à certaines disciplines et avoir un aspect éducatif. Il y a donc une véritable dimension visant à aider les musiciens débutants dans l’apprentissage des outils de production et de création musicale.

Je suis donc parti sur l’idée d’un produit visant à aider les musiciens/producteurs de musique dans le processus de création sonore.

• UMONS : en tant que chercheur, comment vivez-vous la transition vers le développement d’un projet à potentiel entrepreneurial ?

Yannick Molle : très bien. C’est très enrichissant de pouvoir réfléchir au-delà de l’aspect purement technique. Mettre une technologie sur le marché, c’est répondre à un ou plusieurs besoins de ce marché. Ça nécessite de réellement sonder le client potentiel pour définir la forme du produit, les performances attendues, identifier les meilleurs canaux de distribution, les fonctionnalités les plus importantes pour le client potentiel.

Passer à un projet entrepreneurial, c’est donner vie à des travaux de recherche au-delà des revues ou articles scientifiques. Ça nous pousse à sortir de notre vision purement techno-scientifique et à penser à la meilleure stratégie pour donner vie à la technologie sur un véritable marché.

• UMONS : Quelles sont les principales étapes ou priorités que vous vous êtes fixées pour les prochains mois ? 
  

Yannick Molle : le but est d’arriver à un premier prototype démontrant deux fonctionnalités avant le mois d’août. Idéalement, on devrait déjà pouvoir mettre une première version en ligne en août et évaluer l’attrait du marché.

La clé ici, c’est de pouvoir rapidement mesurer le potentiel de notre proposition de valeur avant d’entamer un développement complet, afin de pouvoir affiner cette proposition de valeur si nécessaire.